En tant que salarié(e), vous avez déjà certainement entendu parler des syndicats professionnels. Ces associations qui interviennent tout au long de la vie du travailleur ont un impact bien réel sur sa situation sur le plan professionnel. Elles lui permettent de préserver ses intérêts afin de jouir en permanence de conditions très favorables ou du moins moins défavorables de ce que donnerait un contexte uniquement défini par le marché, les patrons ou les actionnaires.
Les syndicats apparaissent en effet comme un relai entre les employeurs et les salariés. Régis par un ensemble de textes et lois définissant les modalités de leur fonctionnement, ils sont indépendants de l’État qui reconnaît tout de même leur existence et leur fournit une partie de leur financement.
Ce sont des organisations jouissant d’une grande liberté d’action. Elles se chargent de jouer deux rôles principaux : un rôle de représentation et un rôle de soutien.
Syndicats professionnels et représentation
Les syndicats professionnels se chargent de représenter l’ensemble des salariés dans leurs entreprises et auprès de l’État. Ils doivent veiller à ce qu’il leur soit garanti les droits qui sont les leurs en termes de statuts, de salaires, de progressions de carrière, etc. Pour ce faire, ils disposent de différents moyens d’action. La négociation collective est l’un d’entre eux.
En effet, avec les organisations patronales et l’État, ils participent au dialogue social en vue de la signature d’accords et de conventions collectives destinés à assurer à tous les salariés de bonnes conditions de travail.
Cette participation au dialogue social est l’un de leurs rôles les plus importants. D’autant plus qu’il a été renforcé ces dernières années suite à une réforme de la démocratie sociale intervenue en 2008. En effet, la loi du 20 août 2008 ayant consacré les dispositions de ladite réforme a instauré de nouvelles règles à respecter en matière de négociation collective.
Selon lesdites règles, un accord collectif ne peut être valide que lorsqu’il est signé par un ou plusieurs syndicats représentant 30 % des voix ; et qu’il n’est pas rejeté par des syndicats professionnels représentant 50 % des voix.
Les syndicats professionnels prennent donc obligatoirement part aux négociations collectives. Après adoption des accords et conventions, ils assurent une communication autour d’eux afin que chacun de leurs syndiqués puisse être au courant des prérogatives dont il peut bénéficier selon son statut.
Syndicats professionnels et soutien des salariés
Hormis le rôle de représentation, les syndicats professionnels assurent également un rôle de soutien auprès des salariés. C’est d’ailleurs leur rôle le plus connu par les populations, car le plus médiatisé. En effet, en cas de conflits avec leurs employeurs, les syndicats se mettent du côté des salariés pour défendre leurs intérêts.
Pour ce faire, ils engagent toute sorte d’actions de protestation. Ils peuvent décider de déclencher une grève, de faire des manifestations, d’initier des pétitions, etc. Ils ont également le pouvoir de soutenir les salariés en cas de conflits individuels. Ils peuvent défendre leurs intérêts auprès des instances hiérarchiques, les accompagner à des entretiens et même pour les litiges qui débouchent sur une procédure judiciaire.
Remarquons que ces procédures sont l’occasion pour les syndicats de souder leur groupe. Elles leur permettent d’affirmer leur force et leur identité dans le cadre d’un conflit de travail. Et c’est en cela qu’il est également noté un rôle sociologique important au niveau des syndicats professionnels.
Pour finir, notons qu’avec les organisations patronales, les syndicats professionnels participent également à la gestion de certains organismes fondamentaux pour la vie des salariés. C’est le cas des caisses d’allocations familiales, d’assurance maladie, de retraites, d’indemnisation de chômeurs (Pôle emploi). C’est le Paritarisme.
Situation des syndicats professionnels en France
Comme vous pouvez le déduire des précédents paragraphes, les syndicats professionnels offrent de nombreux avantages aux salariés. Mais malgré cela, peu sont ceux d’entre eux qui adhèrent aux syndicats.
En effet, le taux de syndicalisation n’a cessé de baisser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Selon les chiffres du ministère du Travail, ce taux est présentement en dessous des 10 %.
Cependant, on note la présence de nombreuses organisations syndicales. Les huit principales sont :
• la confédération générale du travail (CGT) ;
• la confédération française démocratique du travail (CFDT) ;
• la confédération générale des travailleurs chrétiens (CFTC) ;
• la force ouvrière (FO) ;
• la Confédération française de l’encadrement — Confédération générale des cadres (CFE-CGC),
• l’Union syndicale solidaire (Sud).
• l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA),
• et la Fédération syndicale unitaire (FSU).
Les plus connus entre ces syndicats professionnels sont : la CGT, la CFDT, la CFTC, la FO et l’Union syndicale solidaire (Sud). On note en effet leur présence dans tous les différents secteurs d’activités.
Mise à part l’Union syndicale Solidaire, les quatre autres syndicats — en plus de la CFE-CGC — sont aussi reconnus représentatifs au niveau interprofessionnel et national. Cela leur permet de disposer de pouvoirs plus étendus.
Mais notons qu’il existe à côté de ces différents syndicats cités, de nombreux autres (SNJ, CSFM…) représentants des catégories particulières.