HARCELEMENT DEMISSIONNAIRE : UNE PRATIQUE DE PLUS EN PLUS COURANTE
Publié dans Courrier Cadres (27 mai 2014)
Voir le périmètre de son poste diminuer, ses conditions de travail se détériorer… Voici des exemples de ce que peut vivre un salarié dont l’entreprise souhaite la démission. Nous revenons sur ce phénomène et vous livrons nos conseils.
La gestion des ressources humaines dans les petites entreprises est souvent dévolue au “patron” qui s’y entend en la matière, à sa manière... Pour des raisons diverses, certains d’entre eux se glissent insidieusement dans la peau d’un harceleur. Cette pratique de plus en plus fréquente en PME-PMI se rencontre également dans des entreprises de grande taille, où le harcèlement prend généralement la forme d’une mise au placard.
Lorsqu’ils souhaitent se séparer de leurs collaborateurs, pour des raisons généralement étrangères à la personne elle-même ou à ses compétences professionnelles, ces “patrons” mettent souvent en place des pratiques qui relèvent du harcèlement moral. L’objectif est de pousser à bout le collaborateur afin qu’il n’ait d’autre issue que de démissionner ou d’abandonner son poste.
Des procédés sournois
Pour parvenir à ses fins, voici quelques-unes des pratiques qui sont mises en œuvre :
- L’évitement : les relations professionnelles sont rares et de piètre qualité, il n’y a pas de réponse aux questions posées ;
- L’isolement : le salarié n’est plus convié aux réunions, associé au projet, écarté des sujets normalement de son ressort. Parfois, le dénigrement auprès d’autres salariés de l’entreprise est également déployé.
- La déliquescence du poste : peu à peu les missions sont confiées à d’autres collaborateurs, le poste est vidé de sa substance.
- Des contrôles inappropriés : contrôles systématiques, suivi pointilleux sans rapport avec l’importance des missions ;
- Travaux inutiles, ordres et contre ordres ;
- Changement du lieu de travail : être physiquement déplacé vers un lieu moins agréable, un arrière bureau ou la cafétéria avec son ordinateur ;
- Mise en œuvre de la clause de mobilité de façon déloyale quand rien ne le justifie pour allonger la durée du trajet ;
- Remarques désobligeantes, menaces ouvertes ou larvées mais jamais devant témoin…
La liste n’est malheureusement pas exhaustive !
Des effets dévastateurs sur le salarié
Déstabilisé, le salarié ressent d’abord un sentiment de malaise, de doute sans pouvoir clairement identifier l’origine du trouble. Peu à peu, le salarié prend conscience qu’il est poussé vers la porte, qu’on cherche à le dégoûter de son travail. Le transfert de culpabilité s’opère, le salarié recherche sa part de responsabilité. Le climat professionnel devient oppressant, obsédant et perturbe le salarié jusque dans sa vie personnelle. Outre les insomnies, les angoisses et la boule au ventre, au travail la situation devient difficilement supportable : peur de commettre une faute qui servirait de prétexte au licenciement, sentiment de paranoïa, stress pouvant être paralysant…
Comment réagir face à une telle situation ?
Il est clair que la décision de se séparer ayant été prise par l’employeur, s’accrocher à son poste dans ces conditions est peine perdue, il faut avant tout “bétonner” son dossier et agir vite !
Il est important de récupérer tous les documents et tous les éléments qui permettront de prouver le comportement fautif de l’employeur. Le plus difficile étant de prouver le caractère répétitif de ces agissements de harcèlement moral.
Les principaux documents à recueillir sont les certificats médicaux attestant d’une souffrance au travail, les organigrammes pour démontrer le transfert des missions, les définitions de fonctions, entretien d’évaluation…
Les attestations de collègues si elles peuvent s’avérer pertinentes sont cependant difficiles à obtenir, s’ils sont conscients de l’injustice de la situation, ils préfèreront ne rien faire que de risquer de perdre leur travail.
Se faire accompagner
Dans cette situation particulièrement anxiogène, le salarié s’il ressent la compassion de ses collègues, n’obtiendra pas pour autant leur soutien.
Il est donc primordial de se faire accompagner le plus tôt possible afin d’être soutenu psychologiquement pour résister à la pression et trouver un sas de décompression.
Cet accompagnement permettra de ne pas commettre d’erreurs, de ne pas sur-réagir, de ne pas céder à la panique et d’établir un plan d’action pour sortir de l’entreprise dans les meilleures conditions possibles.
La gestion des ressources humaines dans les petites entreprises est souvent dévolue au “patron” qui s’y entend en la matière, à sa manière... Pour des raisons diverses, certains d’entre eux se glissent insidieusement dans la peau d’un harceleur. Cette pratique de plus en plus fréquente en PME-PMI se rencontre également dans des entreprises de grande taille, où le harcèlement prend généralement la forme d’une mise au placard.
Lorsqu’ils souhaitent se séparer de leurs collaborateurs, pour des raisons généralement étrangères à la personne elle-même ou à ses compétences professionnelles, ces “patrons” mettent souvent en place des pratiques qui relèvent du harcèlement moral. L’objectif est de pousser à bout le collaborateur afin qu’il n’ait d’autre issue que de démissionner ou d’abandonner son poste.
Des procédés sournois
Pour parvenir à ses fins, voici quelques-unes des pratiques qui sont mises en œuvre :
L’évitement : les relations professionnelles sont rares et de piètre qualité, il n’y a pas de réponse aux questions posées ;
L’isolement : le salarié n’est plus convié aux réunions, associé au projet, écarté des sujets normalement de son ressort. Parfois, le dénigrement auprès d’autres salariés de l’entreprise est également déployé.
La déliquescence du poste : peu à peu les missions sont confiées à d’autres collaborateurs, le poste est vidé de sa substance.
Des contrôles inappropriés : contrôles systématiques, suivi pointilleux sans rapport avec l’importance des missions ;
Travaux inutiles, ordres et contre ordres ;
Changement du lieu de travail : être physiquement déplacé vers un lieu moins agréable, un arrière bureau ou la cafétéria avec son ordinateur ;
Mise en œuvre de la clause de mobilité de façon déloyale quand rien ne le justifie pour allonger la durée du trajet ;
Remarques désobligeantes, menaces ouvertes ou larvées mais jamais devant témoin…
La liste n’est malheureusement pas exhaustive !
Des effets dévastateurs sur le salarié
Déstabilisé, le salarié ressent d’abord un sentiment de malaise, de doute sans pouvoir clairement identifier l’origine du trouble. Peu à peu, le salarié prend conscience qu’il est poussé vers la porte, qu’on cherche à le dégoûter de son travail. Le transfert de culpabilité s’opère, le salarié recherche sa part de responsabilité. Le climat professionnel devient oppressant, obsédant et perturbe le salarié jusque dans sa vie personnelle. Outre les insomnies, les angoisses et la boule au ventre, au travail la situation devient difficilement supportable : peur de commettre une faute qui servirait de prétexte au licenciement, sentiment de paranoïa, stress pouvant être paralysant…
Comment réagir face à une telle situation ?
Il est clair que la décision de se séparer ayant été prise par l’employeur, s’accrocher à son poste dans ces conditions est peine perdue, il faut avant tout “bétonner” son dossier et agir vite !
Il est important de récupérer tous les documents et tous les éléments qui permettront de prouver le comportement fautif de l’employeur. Le plus difficile étant de prouver le caractère répétitif de ces agissements de harcèlement moral.
Les principaux documents à recueillir sont les certificats médicaux attestant d’une souffrance au travail, les organigrammes pour démontrer le transfert des missions, les définitions de fonctions, entretien d’évaluation…
Les attestations de collègues si elles peuvent s’avérer pertinentes sont cependant difficiles à obtenir, s’ils sont conscients de l’injustice de la situation, ils préfèreront ne rien faire que de risquer de perdre leur travail.
Se faire accompagner
Dans cette situation particulièrement anxiogène, le salarié s’il ressent la compassion de ses collègues, n’obtiendra pas pour autant leur soutien.
Il est donc primordial de se faire accompagner le plus tôt possible afin d’être soutenu psychologiquement pour résister à la pression et trouver un sas de décompression.
Cet accompagnement permettra de ne pas commettre d’erreurs, de ne pas sur-réagir, de ne pas céder à la panique et d’établir un plan d’action pour sortir de l’entreprise dans les meilleures conditions possibles. - See more at: http://www.courriercadres.com/carriere/bien-etre-au-travail/harcelement-demissionnaire-une-pratique-de-plus-en-plus-courante-27052014#sthash.l4KNVLF8.dpuf