Combien paient les salariés pour leur retraite en pourcentage de leur salaires ?
Voici une grande question, d’autant plus que les taux de cotisations et leurs bases (assiettes) ne sont pas les mêmes pour les régimes de retraite de base et les régimes de retraite complémentaire.
Cotisations de base et complémentaires
Rappel préliminaire : contrairement à un abus de langage, les cotisations vieillesse obligatoires financent les pensions des retraités selon le principe de la solidarité intergénérationnelle (répartition) et pas la retraite du ou de la cotisant(e), même si le nombre de trimestres de cotisations et leur montant déterminent le montant de sa pension au moment de sa retraite.
Les cotisations vieillesse complémentaires permettent d’acquérir des points de retraite qui augmenteront la pension de base à la retraite.
Pour les cotisations vieillesse de base ou complémentaires, il y a une part salariale (payée par le salarié) et une part patronale (payée par l’employeur) avec des taux différents. La part salariale est prélevée sur le salaire par l’employeur et s’ajoute à la part patronale dans le calcul des droits à la retraite du salarié. Ces deux parts sont reversées à la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), à l’Agirc-Arrco, etc.
Cotisations de retraite au régime général : plafonnées et déplafonnées
Les salariés du privé (mais aussi les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et agents non titulaires de la fonction publique) sont affiliés à la branche d’assurance vieillesse du régime général de la Sécurité sociale.
Il existe deux types de cotisations vieillesse à ce régime : les cotisations d’assurance vieillesse « plafonnées » et celles « déplafonnées ».
Les cotisations d’assurance vieillesse plafonnées sont ainsi appelées car elles sont calculées à partir du salaire brut à hauteur du PSS ou plafond de la Sécurité sociale (une limite revalorisée chaque année, voir https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A15386 ).
Au-dessus de ce plafond, le salaire brut n’est pas soumis à ce type de cotisations. Donc ce qui dépasse le plafond ne « produit » pas de droits à la retraite.
Les cotisations d’assurance vieillesse déplafonnées concernent la totalité du salaire brut mais servent uniquement à financer le système de retraite. Elles ne donnent droit à rien pour la personne qui cotise : on est pleinement ici dans la logique de répartition.
Dans les deux cas, l’assiette de cotisations prend en compte la rémunération, les indemnités de congés payés, les éventuelles primes (ancienneté, 13e mois, performance, etc.) et avantages.
Les taux de cotisations restent assez stables mais l’assiette varie mécaniquement à cause de la revalorisation annuelle du PSS (même si, à cause de la crise Covid, celui-ci est resté stable en 2020, 2021 et 2022).
Taux de cotisations pour le régime général
Taux de cotisation 2023 à l’assurance vieillesse plafonnée
Taux de cotisation 2023 à l’assurance vieillesse déplafonnée
Catégorie de salariés | Taux part salariale | Taux part patronale |
---|---|---|
Salariés | 0,40% | 1,90% |
Artistes du spectacle, mannequins, acteurs de complément | 0,28% | 1,33% |
Journalistes | 0,40% | 1,52% |
Professions médicales à temps partiel | 0,40% | 1,90% |
Cotisations de retraite complémentaire
Depuis 2019 (fusion de l’Agirc et de l’Arrco), les cadres et les non-cadres ont les mêmes tranches de cotisation (et les taux ont augmenté).
Là encore, une partie de l’argent sert à l’ « achat » de points, tandis qu’une autre partie (beaucoup moins importante) sert à financer le système.
Ici aussi, une partie est payée par les employeurs (60%) et le reste par les salariés (40%), ces derniers pouvant décider de cotiser davantage si leur branche professionnelle le permet.
Enfin, comme précédemment, le PSS entre en ligne de compte.
Le détail des cotisations Agirc-Arrco en 1 clic.