Récemment rappelées à l’ordre par le ministre de la Santé, les assurances complémentaires vont pourtant augmenter leurs tarifs sous les effets de l’augmentation des dépenses des assurés et de l’impact des réformes gouvernementales.
En 2024, les tarifs des mutuelles vont grimper de 8,1%, un record.
Selon la Mutualité Française, les contrats individuels connaîtront une hausse de 7,3%, les contrats collectifs obligatoires de 9,9% et les contrats collectifs facultatifs de 7,7%.
Comparer et, si nécessaire, changer de mutuelle n’est souvent pas possible car depuis l’instauration des complémentaires santé en entreprise en 2016, les salariés ne peuvent ni comparer ni changer de mutuelle, une situation particulièrement problématique dans les PME et TPE.
Justification de l’augmentation des tarifs
Les mutuelles se défendent d’augmenter en soulignant que pour la moitié des contrats individuels, l’augmentation sera inférieure à 6,5%, et pour l’ensemble des contrats, elle sera inférieure à 6,9%. Néanmoins, cette hausse médiane ne masque pas le fait que l’augmentation moyenne sera bien plus élevée que les années précédentes, en raison de la croissance des dépenses de santé de 6% en 2023.
Impact du « 100% santé »
Les mutuelles citent également l’impact des réformes gouvernementales, notamment la réforme du « 100% santé ». Les soins, particulièrement dentaires, ont été nombreux en 2023 et l’effet de cette réforme n’est pas encore terminé. De plus, la décision gouvernementale d’augmenter le ticket modérateur sur les soins dentaires affecte les complémentaires.
Dépenses en moins et gestion des coûts
Certaines charges sont désormais prises en charge par la Sécu, réduisant ainsi les coûts des complémentaires. Malgré cela, les mutuelles rappellent leurs frais de gestion incompressibles et le fait que les Français bénéficient du plus faible reste à charge en Europe.
Perspectives et défis futurs
Certaines entreprises envisagent de revoir le panier de soins, bien qu’il n’y ait pas encore de renégociations en ce sens. Face à l’augmentation des dépenses de santé plus rapide que le PIB, la France fait face à un défi de soutenabilité. Le déficit de l’Assurance maladie devrait atteindre 11 milliards l’année prochaine et 17 milliards en 2027, nécessitant une trajectoire pluriannuelle pour le système de santé.