Dans ses propositions pour un second mandat comme Président de la République, Emmanuel Macron a déclenché la polémique notamment à propos de la réforme qu’il veut pour le RSA.
En résumé, E. Macron veut exiger une contrepartie d’activité de 15 à 20 heures par semaine, en échange du versement du RSA, concrètement d’après ses mots « l’obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaine à une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ».
Quels seraient les impacts d’un tel changement ?
RSA, définition et fonctionnement
Rappelons que RSA signifie revenu de solidarité active.
Il permet aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer. Le RSA est ouvert, sous certaines conditions, aux personnes d’au moins 25 ans et aux jeunes actifs de 18 à 24 ans quand ils sont parents isolés ou justifient d’une certaine durée d’activité professionnelle.
Le RSA peut se cumuler avec d’autres aides sociales (ASS, ASPA) ou les indemnités chômage.
Le bénéficiaire du RSA doit :
- rechercher un emploi,
- ou entreprendre les démarches pour créer sa propre activité,
- ou suivre les actions d’insertion suggérées par Pôle Emploi.
De plus, le bénéficiaire ne peut refuser plus de 2 offres raisonnables d’emploi, définies dans son » projet personnalisé d’accès à l’emploi » ou issues du contrat signé avec l’organisme en charge de son accompagnement professionnel et social.
En France, 2 millions de personnes reçoivent le RSA et 2/3 d’entre eux vivent en dessous du niveau de pauvreté.
On estime qu’un tiers de foyers qui pourraient toucher le RSA ne le touchent pas.
Quelles conséquences si la mesure annoncée par E. Macron est mise en place ?
La mesure voulue par E. Macron risque de créer une catégorie de travailleurs sous-payés.
Une personne seule au RSA qui recevrait 572 euros chaque mois, serait « payée » 6,64 euros de l’heure, si on se base sur une activité de 20 heures par semaine.
Ce serait là un revenu inférieur de 20% au SMIC comme le montre ce schéma (source Marianne):
Outre ce problème de revenus, ces « sous-salariés » concurrenceraient les salariés mal payés dans les tâches sans qualifications qui sont de moins en moins nombreuses en France et permettent à des gens peu formés de vivre mais en plus, créeraient sans doute de faux emplois inutiles juste pour occuper les gens et « satisfaire » les statistiques du chômage et du « plein emploi ».
Comme les entreprises du privé n’ont pas le temps de trouver de quoi occuper les gens dont elles n’ont pas besoin, il y a fort à parier que les activités des allocataires du RSA seraient dans le service public avec encore plus de gens occupés à ne rien faire dans la journée, tenus par leurs pelles ou à l’accueil de guichets sans visiteurs ou à 4 pour le travail de 3, ce qui fait en général que le travail des 3 n’est jamais fait.
On connait tous inefficacité du stagiaire de 3ème qui erre dans une entreprise sans vraiment de travail. Il ya fort à parier que ce serait généralisé avec ce projet de « travail » pour les allocataires du RSA.